Les démocrates seraient-ils en train de jouer à un jeu dangereux en utilisant le système judiciaire américain pour martyriser l’ex-président Donald Trump ? C’est la question qui est soulevée dans une opinion du journaliste pro-républicain Douglas MacKinnon publiée par le journal «the Hill» et disponible en ligne ( martyrdom of Trump ).

Cet article a relevé quelques faits intéressants qui méritent une réflexion plus approfondie. La stratégie démocrate serait-elle de pousser des accusations contre Trump pour consolider sa base républicaine et s’assurer qu’il soit ainsi le candidat contre Joe Biden (ou autre) en 2024. On suppose alors que Trump détesté par une bonne partie de l’électorat américaine, au moins 40%, serait beaucoup plus facile à battre en élections générales qu’un Ron Desanti par exemple.

D’un autre côté, en empilant plus de 94 chefs d‘accusations dont certains sont plus ou moins farfelus contre Donald Trump et ce dans plusieurs procès, on risque de le rendre sympathique à ceux-là même qui le détestent maintenant, surtout si les preuves présentées contre lui ne tiennent pas la route en procès.

Dans son commentaire, le journaliste démontre comment, dans le procès de l’état de Georgie pour tentative de fraude électorale, le fait de demander une liste de téléphone d'officiels des élections en 2020 constituerait un élément de preuve.

Beaucoup d'analystes s'entendent pour dire que ces accusations sont présentées dans des comtés à forte majorité démocrate, présumant ainsi qu'un jury pro-démocrate trouvera Trump coupable même s'il est innocent. Par contre, si on présentait ces mêmes accusations dans des comtés à majorité républicaine, un jury pro-Trump le jugerait probablement innocent même s'il était coupable des faits reprochés. Dans un cas comme dans l'autre, la justice ne serait pas très bien servie.

La saga politique à saveur de télé-réalité dont nous a habitué le candidat Donald Trump se poursuivra donc sous forme d'une campagne électorale agrémentée de différents procès pendant toute l'année 2024. On en a quasiment l'eau à la bouche. Depuis son arrivée en politique, on peut affirmer sans se tromper que Trump a alimenté, entretenu et même élargi ce climat malsain qui couvait depuis longtemps aux État-Unis. On comprend bien qu'il n'est pas le seul responsable de cette situation, cependant pour mettre de l'huile sur le feu, il n'a pas son pareil.

Beaucoup de pays dont le Canada avec le premier ministre Trudeau, la France avec le président Macron et plusieurs autres ont pris un nouveau virage en politique en mettant au pouvoir des politiciens plus jeunes. Les électeurs américains auraient tout intérêt à rajeunir un peu la classe politique et ce des deux côtés, républicains et démocrates. Parions que cela mettrait fin à certaines vieilles querelles ou rancunes que certains de ces vieux politiciens ont tendance à trainer avec eux depuis des années.On a qu’à penser comment l’arrivée au pouvoir de Bill Clinton (46 ans en 1993) et de Barack Obama (47 ans en 2008) avait amené un vent nouveau et d’espoir aux État-Unis avant que les vieilles querelles politiques resurgissent.

Rappelons que Donald Trump a perdu un procès civil concernant des allégations de tentative d’assaut sexuel durant les années 90 sur une journaliste. Un autre procès pour fraude fiscale vient de commencer. Les preuves démontrent que le promoteur immobilier et son équipe auraient falsifié la valeur de plusieurs des propriétés de la compagnie pour obtenir des prêts plus avantageux, ce qui constitue une fraude dans l’état de New York.

Malgré tout, les derniers sondages officiels démontrent toujours que la popularité de l’ex-président Trump avec sa base est toujours en progression. Dans la course à l’investiture républicaine pour 2024, il est toujours en avance avec plus de 50% des appuis sur tous les autres candidats. Au niveau national, des récents sondages le donnent même gagnant contre un Joe Biden en Novembre 2024.