Torbeck, village côtier du Sud d’Haïti, est le premier endroit où fut disputé un match de football dans ce pays.
Nous sommes au tout début du XXème siècle et un bateau anglais débarque ses marins sur le sol de ce charmant
petit village. Avant de reprendre la mer, ces bonshommes s’empressent d’organiser une partie de foot avec des jeunes Torbeckois
de leur âge. Et boom!C’était parti !
Le premier match de la Sélection haïtienne se joue contre la Jamaïque le 22 mars 1925 et se termine 2 à 1 pour les
Jamaïcains. Le but de Painson à la 86ème minute, est le premier but de l’histoire d’une Sélection
haïtienne.
1933: la Fédération haïtienne de football, après son affiliation à la FIFA, s’inscrit aux
éliminatoires de la Coupe du monde en Italie en 1934. Les 3 matches se déroulent à Port-au-Prince contre Cuba.
Ces rencontres historiques se déroulent au Parc Leconte (renommé Stade Silvio Cator en 1958). Édouard Baker dirige les
Grenadiers d’Haïti qui perdent le 1er match par 3 à 1. Le second match finit sur un score nul de 1 à 1. Haïti
perd 6 à 0 le dernier match.
1954: Éliminatoires de la Coupe du monde en Suisse. Haïti, en pool de qualification avec le Mexique et les USA, perd tous
ses matches et termine en dernière place.
1957: au niveau régional, Haïti remporte la Coupe CCCF (Coupe de la Confédération centre-américaine et
caribéenne de football) avec notamment une victoire de 6 à 1 sur Cuba. C’était sa première participation
à cette compétition.
1959: Jeux Panaméricains : Haïti termine en quatrième position.
1961: Coupe CCCF. Haïti perd par 8 à zéro son dernier match contre Costa Rica. Cette meme année,
Haïti rejoint la CONCACAF née de la fusion de la CCCF et de la NAFC.
1965: Coupe des Nations de la CONCACAF. Haïti perd tous ses matches et l’entraîneur Antoine Tassy
« Zoupim » démissionne.
1967: Haïti sort vainqueur de son groupe de qualification en battant les Trinidadiens 4 à 2.
1970: Éliminatoires de la Coupe du monde organisées par le Mexique. « Zoupim » revient et dirige ses gars
dans le groupe 2 en compagnie du Guatemala et de Trinité-et-Tobago. Haïti se classe en tête de son groupe : 2 victoires,
un nul, une défaite. Les Haïtiens éliminent ensuite les Américains avant de s’incliner face au Salvador
au cours d’un tournoi final qui fit trembler l’Amérique centrale. À Port-au-Prince, Haïti perd 2 à
1, puis inflige une défaite de 3 à 0 aux Salvadoriens dans leur capitale même de San Salvador. Mais le onze haïtien
perd à nouveau sur terrain neutre à Kingston, Jamaïque, au cours d’un match mémorable qui souleva les
passions aux quatre coins du pays.
1974: Munich, Allemagne. Haïti se qualifie pour la Coupe du monde. En groupe 4 avec rien de moins que l’Italie,
l’Argentine, la Pologne, Zoupim, imperturbable, aligne ses gars : Henri Francillon, gardien, Arsène Auguste (défenseur),
Pierre Bayonne (défenseur), Wilner Nazaire (défenseur), Philippe Vorbe (milieu de terrain), Jean-Claude Désir dit
Tom Pouce (milieu de terrain), Guy François (milieu de Terrain), Ernst Jean-Joseph (défenseur). Guy St Vil (attaquant),
Fritz Léandre (attaquant), Emmanuel Sanon (attaquant).
Énorme surprise pour commencer: Emmanuel Sanon perce les filets jusqu’ici vierges du gardien italien Dino Zoff et cause dans
le stade allemand un séisme ressenti jusqu’en Haïti où les appareils de télévision sont pourtant
encore rares. Mais les fanas des quartiers se regroupent tant bien que mal autour des télés que veulent bien leur permettre
de regarder les rares privilégiés possédant un petit écran (le plus souvent en noir et blanc et assailli
régulièrement par des interférences).
À l’échelle du pays, la radio retransmet ce Mondial passionnant et le but de Manno Sanon déclenche une
clameur entendue par tous, du nord au sud, de l’est à l’ouest !
Haïti perd 3-1 contre l’Italie, 7-0 contre la Pologne et 4-1 contre l’Argentine (autre but de Sanon) mais la
Sélection sort la tête haute de Munich grâce notamment au distingué Sanon et la bonne performance
générale du gardien Henri Francillon.